Le drapeau appartient à tous les Français

Les enfants, ravis d’aller à la revue et voir défiler les militaires, agitent avec enthousiasme les petits drapeaux tricolores qu’on leur a distribués. Cette image appartient au passé. Le drapeau malheureux sommeille désormais suspendu au fronton des bâtiments officiels. Ils contemplent de loin leur grand frère, grand par la taille, flotter sous les voûtes de l’Arc de Triomphe, mais seulement les jours de fête.
Le drapeau appartient à tous les Français

À l’occasion des visites des chefs d’État étrangers, l’avenue des Champs Élysées était pavoisée aux deux couleurs des deux nations. Mais où donc sont passés les drapeaux tricolores ? Ah, si ! Ils se déploient à l’issue de rencontres sportives gagnantes. Durant quelques heures, ils battent le vent, portés haut par des supporters.

Il y a quelques années, une femme politique avait souhaité que « tous les Français (aient) chez eux le drapeau tricolore. Dans les autres pays, on met le drapeau aux fenêtres le jour de la fête nationale. » Cette proposition avait provoqué une levée de boucliers. 

Pourtant, quoi qu’il arrive, le drapeau tricolore est unique. Il appartient à tous les Français. C’est lui qui les conduit vers l’avenir grâce à toutes les actions bonnes et mauvaises du passé. Lorsqu’on le voit flotter, immense, sous l’Arc de Triomphe, au sommet des mâts d’un stade après une victoire sportive, au fronton des écoles, par-dessus les monuments aux morts, devant les régiments en marche, à la proue des navires, au-dessus du portail des ambassades de France et que retentit l’hymne national, il est vain de dissimuler son émotion. 

Oui, nous nous reconnaissons en lui. 

C. Monet, La Rue Montorgueil, 1878 © WK.