Picasso le catalan

Une quarantaine d’expositions à travers le monde, dont douze en France, célèbre en cette année 2023, le 50e anniversaire de la disparition de Pablo Picasso. L’occasion de revenir sur les années barcelonaises (1895-1904), les moins connues de l’existence du peintre moderne le plus célèbre du monde.
Picasso le catalan

Pablo Picasso fut fidèle toute sa vie à un serment. Celui de ne jamais remettre les pieds en Espagne, tant que le général Franco en resterait le maître. En 1934, il quitte Barcelone où il est venu voir sa famille, ne se doutant certainement pas qu’il n’y reviendra plus. Ce qui ne l’empêchera pas, en 1963, de contribuer à la création de son propre musée à Barcelone, à qui il fera d’importantes donations, sans jamais y mettre les pieds.

Barcelone – et la Catalogne – est fondatrice de son œuvre et le peintre, né à Malaga, plus espagnol que Catalan, en eut toute sa vie un réel attachement, au point qu’en 1919, il avait offert à la ville son célèbre Arlequin.

Accompagné de son père, Don José Ruiz y Blasco, professeur de dessin, et de sa mère Dona María Picasso y López, le jeune Pablo a 13 ans quand il débarque le 21 septembre 1895 au port de Barcelone. Son père l’inscrit à l’école où lui-même enseigne, la LLotja, qui forme l’élite de la peinture classique. Pablo y rentre à un âge inhabituel, 14 ans, et y rencontre son condisciple, Manuel Pallarès, de cinq ans son aîné, qui restera son ami jusqu’à sa mort. À 16 ans, son père lui loue un premier atelier (actuellement l’hôtel Serras), où il peint un chef-d’œuvre iconique de sa jeunesse, Science et Charité.

Picasso, avant son installation définitive à Paris, en 1905, fait deux séjours à Horta de San Juan, invité par les parents de son ami Pallarès. Dans ce village situé aux confins de la Catalogne et de l’Aragon, il découvre la nature et cette nouvelle façon de peindre qu’on appellera un jour le cubisme. De Horta, il écrira plus tard « Tout ce que je sais, je l’ai appris dans le village de Pallarès ! » Détail pour le moins savoureux, voyant son jeune fils abandonner peu à peu les formes les plus classiques de la peinture et prendre cet étrange chemin du cubisme, Don José Luis y Blasco alla trouver un jour Manuel Pallarès, pour lui dire : « Toi qui as de l’influence sur Pablo, fais-lui comprendre qu’il fait fausse route… » !

On connaît la suite…. 

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Pablo Picasso, Autoportrait, 1901, Huile sur toile, 81 x 61 cm, MP4, Musée national Picasso-Paris © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau © Succession Picasso 2020.