Dessins orientalistes du musée Condé

« Dessins orientalistes du musée Condé » et « Les Manuscrits de Tagdemt »

À l’occasion du bicentenaire de la naissance du duc d’Aumale, le musée Condé rend hommage au dernier propriétaire du Château de Chantilly. Jusqu’en mai 2022, découvrez les « Dessins orientalistes du musée Condé » et « Les Manuscrits de Tagdemt », deux nouvelles expositions témoignant de la vie du duc d’Aumale en Algérie, de son inclination pour l’Orient et de sa curiosité pour les manuscrits orientaux.

 

Le duc d’Aumale 

Le Château de Chantilly est l’un des plus beaux joyaux du patrimoine français. Il est aussi l’œuvre d’Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822-1897), cinquième fils de la reine Marie-Amélie et du roi Louis-Philippe. Étudiant au collège Henri IV et promis à un brillant avenir, le prince s’oriente rapidement vers une carrière militaire. Celui qui se définira toute sa vie comme un soldat fait ses premières armes dès 1840 en Algérie, s’illustre en mai 1843 lors de la prise de la Smalah d’Abd el-Kader et devient gouverneur général de l’Algérie en 1847, à seulement vingt-cinq ans. À vingt-six ans, le brillant militaire est réduit à l’inactivité, exilé et cherche alors des dérivatifs. Le duc d’Aumale se passionne pour les manuscrits en langue arabe et les ouvrages du XIXe siècle reflétant les cultures d’Afrique du Nord et de l’Empire ottoman. Sa fabuleuse collection rassemble des œuvres de maîtres comme Horace Vernet, Eugène Delacroix, Prosper Marilhat, Alexandre-Gabriel Decamps ainsi que 38 volumes provenant de la « capitale nomade » d’Abd el-Kader. À l’occasion du bicentenaire de la naissance du duc d’Aumale, le musée Condé qu’il a fondé rend hommage au dernier propriétaire du Château de Chantilly. De mars à mai 2022, deux nouvelles expositions exceptionnelles témoignent de sa vie en Algérie, de son inclination indéniable pour l’Orient et de sa curiosité pour les manuscrits orientaux.

 

Les acquisitions orientalistes du duc d’Aumale

Le duc d’Aumale reçoit ses premiers dessins orientalistes avant la révolution de 1848, à titre de souvenir ou d’hommage d’artistes militaires (pastels du capitaine Fournier, La Fantasia et La prière dans le désert, avant 1847 ; album du capitaine Brunot de Rouvre représentant Médéah et le palais que le duc y a habité après Abd el-Kader, juin 1847). Il acquiert la copie par Girardet (1846) du grand tableau d’Horace Vernet consacré à La prise de la smalah dont il est le personnage central. Ce ne sont encore que des œuvres mineures liées à  
son histoire personnelle en Algérie.  

En mai 1862, lorsqu’il ouvre sa résidence d’Orleans House aux amateurs du très chic Fine Arts Club, le seul dessin orientaliste qu’il expose est la copie de La prise de la smalah par Girardet, un simple dessin de graveur. Puis de 1864 à 1869, en six ans à peine, il constitue sa collection de dessins orientalistes : en 1864, il achète à la vente après décès de Delacroix l’un des carnets de dessins exécutés en 1832 au Maroc par Delacroix. Ce premier achat semble être un déclencheur. En juin 1865, à la vente d’Etienne Desperet (Lyon, 1804-Paris, 1865) il achète des feuilles de Marilhat et de Decamps - deux artistes disparus qu’appréciait son frère aîné le duc d’Orléans.

 La famille Bouzaglo dans son appartement Prosper Marilhat, La Caravane au repos ©RMN-Grand Palais Domaine de Chantilly-René Gabriel Ojéda
Eugène Delacroix, La famille Bouzaglo dans son appartement ©RMN-Grand Palais Domaine de Chantilly-Michel Urtado.Prosper Marilhat, La Caravane au repos Aquarelle.  ©RMN-Grand Palais Domaine de Chantilly-René Gabriel Ojéda.

 

Les Manuscrits de Tagdemt 

 

©RMN-Grand Palais Domaine de Chantilly-Michel Urtado

©RMN-Grand Palais Domaine de Chantilly-Michel Urtado

Parmi les manuscrits orientaux de Chantilly, 38 volumes proviennent de la « capitale nomade » (zamâla, devenu en français « smala ») de l’émir Abd el-Kader, prise d’assaut par le duc d’Aumale et ses troupes, dans la région de Mascara, le 16 mai 1843. Les ouvrages appartenaient aux premiers fonds de la bibliothèque de Tagdemt, capitale incendiée par ses habitants avant d’être détruite par les troupes françaises en 1841. Initié à l’arabe, le duc d’Aumale a fait restaurer les ouvrages recueillis et en a confié l’analyse à de savants orientalistes.

 

Le château de Chantilly

Le château de Chantilly est l’un des joyaux du patrimoine français. Il est aussi l’œuvre d’un homme au destin exceptionnel : Henri d’Orléans, duc d’Aumale, fils du dernier roi des Français, Louis-Philippe. Ce prince, considéré comme le plus grand collectionneur de son temps, a fait de Chantilly l’écrin de ses innombrables chefs-d’œuvre et manuscrits précieux. Le château a traversé les siècles tel que le duc d’Aumale l’a offert en 1886 à l’Institut de France : l’occasion rêvée d’entamer un voyage dans le temps en plein cœur d’une demeure princière. En hommage à ses illustres prédécesseurs, les princes de Condé, le duc d’Aumale a appelé cet ensemble le « musée Condé ».

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du Château de Chantilly

Découvrir les autres événements du château de Chantilly : 

- Les Journées des Plantes de Chantilly (édition 2022).

- « Clouet. À la cour des petits Valois ».

- « Albrecht Dürer. Gravure et Renaissance » au Château de Chantilly.

- Journées des Plantes de Chantilly (édition 2023).

- Ingres, l’artiste et ses princes au Château de Chantilly.