Héroïnes toutes catégories !

Duchesse d’Uzès, pilote à toute épreuve - 1847-1933
Veuve à 31 ans, la duchesse d’Uzès a marqué les esprits. Maître d’équipage, lieutenant de louveterie, auteur, musicienne, sculpteur, militaire, mécène, bénévole… mais aussi pilote automobile, c’est tout une vie à 100 kilomètres/heure qui attend l’emblématique duchesse.
« La duchesse est brevetée ! Mon Dieu oui, brevetée et conducteur d’automobile encore ! Voilà une nouvelle très véridique qui étonnera bien des gens ! » Le journal La Vie au Grand Air célèbre la duchesse d’Uzès. La duchesse d’Uzès cumule deux victoires (ou presque). Première femme à avoir le permis, c’est au volant de sa Delahaye type 1, qu’elle devient la première femme à recevoir une amende. Qu’importe, une amende de cinq francs ne l’empêchera pas de sillonner les routes de France et de Navarre. Passionnée par les compétitions et par la vitesse, elle participe à de nombreux concours et remporte des courses.
La Première Guerre mondiale gronde, et la voilà déjà, présidant l’association « formations chirurgicales franco-russes ». Son objectif ? Mettre en place un centre de soins mobiles afin d’opérer jusqu’à 60 blessés par jours près du front, donnant naissance aux « autochirs ».
En 1926, elle fonde l’Automobile club féminin de France dont elle en assume la présidence.
La duchesse dans les airs
C’est à bord d’un ballon que la duchesse fait son premier baptême de l’air en 1933, quelques mois avant son décès. La duchesse d’Uzès a conquis les terres … et l’espace.
Marie Curie, l’étoile de Pologne 1867-1934
Le 10 décembre 1903, à Stockholm, le prix Nobel est attribué à Pierre et Marie Curie « en reconnaissance des mérites extraordinaires dont ils ont fait preuve par leurs recherches communes sur les phénomènes de radiations découverts par le professeur Becquerel ». Scientifique d’exception, c’est la première femme à obtenir ce prix et la seule à ce jour à en avoir reçu deux. Née à Varsovie, Maria Salomea Skłodowska quitte la Pologne pour la France où elle rencontre en 1894, le scientifique Pierre Curie. C’est dans un laboratoire de fortune que le ménage effectue leurs premières recherches autour de l’uranium. En 1903, le couple est récompensé pour leurs travaux, suscitant un engouement public.
Le saviez-vous ? La danseuse Loïe Fuller demande au couple Curie, de créer un costume phosphorescent composé d’« ailes de papillon au radium ». La danseuse exécutera en 1904 une performance artistique : « La danse uranium » en hommage à ce couple légendaire.
En 1906, après le décès de son mari, Marie Curie est nommée directrice d’un laboratoire (une première pour la France). Le prix Nobel de Chimie lui est décerné en 1911. Au cours de cette même année, la scientifique subit une intervention médicale. La Première Guerre mondiale éclate et la voilà sur le terrain où elle participe à la conception des « petites curies », des ambulances radiologiques. Mais ce n’est que le début. Transformant l’Institut du radium en école de radiologie, elle forme des bataillons de jeunes femmes aide-radiologistes au sein des hôpitaux militaires. Dans les laboratoires comme sur le terrain, Marie Curie continue ses recherches avant d’être emportée par une leucémie en 1934.
Louise de Vilmorin, « Mme de » - 1902-1969
L’histoire de Louise de Vilmorin est digne d’un vrai roman. Fiancée à Antoine de Saint-Exupéry, marié à Henri Leigh Hunt, elle quitte son ranch du Texas pour s’installer en Hongrie avec son 2e mari, le comte Paul Pálffy. Femme aux nombreuses conquêtes, c’est l’amour de sa vie qui l’encourage à écrire son premier roman en 1934, intitulé Sainte-Unefois. D’autres suivront comme Julietta (1951) et Madame de (1951). Ce dernier connaît un véritable succès et sera adaptée au cinéma. Romans, poèmes, long-métrage, la plume ne s’arrête pas. Grande voyageuse, elle rencontre toute l’aristocratie européenne et se lie d’amitié avec de nombreuses artistes.
Icône de la mode ? Au milieu des soirées et réceptions, Louise de Vilmorin se distingue par son charme et son intelligence. Elle se lie d’amitié avec Marie-Blanche de Polignac, la fille de Jeanne Lanvin, et Élisabeth de Breteuil. Elle rencontre Colette, Francis Poulenc et Georges Auric. Cocteau la présente à Chanel qui lui offre des robes…
Chroniques de journaux féminins ou de décoration, Louise de Vilmorin continue à écrire en réalisant plus de 120 articles. Son amour pour la poésie des mots est plus fort que tout. En 1955, elle reçoit le prix littéraire de Monaco. Dans son château à Verrières, son « salon bleu » devient un salon littéraire, un lieu de rendez-vous très prisé, qu’elle tient jusqu’à sa mort en compagnie d’André Malraux.
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