La bague au doigt

« Montre-moi ta bague de fiançailles ! » Objet de curiosité, d’émerveillement et d’envie, ce célèbre bijou suscite de nombreux fantasmes et de légendes familiales.
La bague au doigt

Après quelques années (voire mois pour les plus décidés), voilà que deux tourtereaux se décident enfin à convoler en justes noces. Il est temps pour le jeune homme de passer la terrible épreuve de la demande en mariage auprès du père de sa chère et tendre. Arrive le jour « J ». Bouquet de fleurs à la main, le brave arrive à l’heure du thé. La famille est sur son 31. Pur hasard ? Les joues rougissent, mais les mots sont parfaitement trouvés et tout le monde se réjouit.

Viendront toutes les questions pratiques au sujet du mariage, mais d’abord parlons fiançailles. Cette période s’annonce comme un temps de préparation et de transition vers la vie à deux. Les futurs mariés apprennent à mieux se connaître. C’est aussi l’occasion de rencontrer les proches de chacun, quitte à ce que onze degrés les séparent ! Commence ainsi la valse des visites chez tante Marie-Antoinette, oncle Amédée, cousine Elizabeth… Un vrai marathon.

Une cérémonie est organisée dans l’intimité des deux familles pour marquer le temps de réflexion et accompagner les jeunes gens vers le mariage. Une question brûle évidemment les lèvres de toutes les femmes : la bague ? Même s’il est de bon ton de ne pas arracher la main de la fiancée, chacun sera curieux d’y jeter un œil, même furtif. On découvre alors un bijou de famille, transmis au futur marié par ses parents, ou une création moderne spécialement conçue pour l’occasion. L’essentiel est d’avoir la délicatesse pour le fiancé, et la belle-famille, de laisser à la fiancée une certaine latitude afin qu’elle puisse s’approprier ce bijou si symbolique en lui demandant son avis.

Comme dans le mariage, tout est une question de choix : choix des pierres (diamant, saphir, rubis, émeraude ou pierres fines, car la tendance actuelle laisse plus de liberté), choix de leur taille (brillant, coussin, rose, navette, poire, cabochon...), choix de la monture (solitaire, toi et moi, marguerite, création plus personnelle), choix du métal (or blanc, jaune, rose, platine ou argent).

On associe aux pierres précieuses des légendes transmises de mère en fille, parfois à la limite de la superstition : le diamant est la pierre noble par excellence et la plus dure (rien ne le raie sinon un autre diamant) ; le saphir est classique et sied à toutes les femmes ; le rubis convient aux brunes plus qu’aux blondes ; l’émeraude porte malheur (elle est surtout moins dure et souvent incluse d’où sa fragilité).

Toutes les familles ont des romans à raconter sur les bagues de fiançailles : bague de la grand-mère qui s’est révélée fausse au moment de la succession, bague perdue dans la neige et retrouvée après la fonte des glaces, bague précieuse jetée dans la Seine pour faire cesser les disputes sur l’héritage, bague offerte accompagnée de cent lys, bague de famille vendue aux enchères sans que personne n’en soit informé, bague remontée par la belle-fille insatisfaite quelques années après son mariage... Quoi qu’il arrive, gardons à l’esprit que ce bijou nourrira de nombreuses discussions !

Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s © Courtesy Everett Collection.