La chevalière au doigt, j’assume !

Il est un mot qui n’appartient qu’à ceux qui peuvent le traduire : la checheu. Celui qui porte une chevalière, un bijou qui est devenu un signe de ralliement.
La chevalière au doigt, j’assume !

Est-ce vrai ? Toujours est-il que ceux qui portent une chevalière armoriée l’assument, comme le dit un groupe sur Facebook. La chevalière serait ainsi nommée parce qu’elle est imitée de celle que portaient les chevaliers romains. Quant aux armoiries gravées, elles sont issues des cachets que l’on apposait sur de la cire, à l’aide d’un manche. L’usage immodéré de la chevalière armoriée est assez récent. Un joaillier a organisé une réunion dans un appartement privé afin de présenter différents types de chevalières. En un après-midi, il enregistra une vingtaine de commandes. Il est vrai qu’il était à Versailles.

Certains se sont imposé des règles sur le port de cette bague : tournée au bout des doigts avant le mariage, et vers le dos de la main quand on est marié, ou l’inverse, selon les usages familiaux. Nul ne sera précipité au bûcher s’il ne suit pas cette charte. On porte généralement la chevalière à l’annulaire gauche, par-dessus l’alliance pour les hommes mariés ; à l’auriculaire gauche, à côté de la bague de fiançailles, pour les femmes. Les Britanniques la portent généralement à l’auriculaire de la main gauche. C’est assez mal vu chez nous. Ce qui, après tout, n’a guère d’importance. Le bijou doit être en or massif. Quoique quelques-uns préfèrent y insérer une pierre semi-précieuse, généralement du lapis-lazuli, pour y recueillir la gravure.

Quant à la forme des écus, on a le choix entre l’ancien et le moderne. Le losange des demoiselles a tendance à disparaître au profit de l’écu. Est-ce la crainte de ne pas se marier ? Les dames disposent dans deux ovales sous la couronne – s’il y en a – leurs armoiries accolées à celles de leur époux. Les Français affichent leurs armoiries complètes, timbres et tenants, voire devise. Bien que l’on préférât plus de discrétion. Justement qu’en est-il des timbres autrement dit les couronnes ? Ceci est une autre histoire.

Qu’ajouter de plus ? Il est du meilleur ton de porter la chevalière ancienne, un peu usée. Celle de grand-père, par exemple. 

Ne manquez pas de lire, ou relire notre billet sur : « Des roses pour timbrer un losange ».

Première cire d'une chevalière, qui permet d'apprécier la qualité de la gravure © Joaillier Rouxel Frères.