Les sports favoris des rois

Près de 45 000 coureurs venus du monde entier participeront ce dimanche au 46e marathon de Paris. Ils s’élanceront du haut des Champs-Élysées dans cette course à pied mythique de 42,195 km.
Les sports favoris des rois

Cette distance officielle fut fixée lors des Jeux olympiques de Londres en 1908, la famille royale britannique souhaitant que la course commence au château de Windsor et finisse devant la loge d’Edouard VII. Mais, au fait, quels sont les sports favoris des rois ?

 L’équitation, à l’instar de l’escrime – alors, réservée aux combats militaires et aux duels – fait partie de l’éducation des princes dès leur plus jeune âge. Les rois de France la pratiquent intensément, en promenade et à la chasse. L’édification par Louis XIV des Écuries de Versailles, la Grande et la Petite, de 1679 à 1682, en est un bel hommage. L’excellence du souverain cavalier reflète son aptitude à bien gouverner. Outre-Manche, l’amour que la reine Elizabeth II portait à ses chevaux et aux courses hippiques a nourri les chroniques. Elle reçut sa première monture à six ans et monta jusqu’à plus de 90 ans. Elle partagea cette passion avec le prince Philip, la princesse Anne et Zara Phillips, médaillée olympique, ainsi qu’avec le roi Charles III, qui ne manque jamais une occasion de jouer au polo.  

 La chasse à courre, quant à elle, est l’activité de prédilection des monarques français, entourés de leur meute, dans les forêts bordant Paris ou la Loire. Elle fut funeste pour Philippe IV le Bel qui mourut à la suite d’une chute de cheval. Les Bourbons pratiquent entre 150 et 180 sorties par an. Louis XIII traque les faucons. Louis XVI consigne ses prises sur un carnet. 

 D’autres sports suscitent également l’intérêt de nos souverains. Au XIe siècle, les tournois fascinent. Désarçonner son adversaire d’un coup de lance avant de l’affronter au sol avec une épée offre un spectacle haletant. Le roi Henri II succomba à ses blessures, en juillet 1559, après un combat malheureux. 

Surnommé « Jeu des rois et roi des jeux », le jeu de paume est pratiqué par François Ier, Henri II et Charles IX. Henri IV y excelle. Si le roi Soleil y joue peu pour des raisons de santé, ses résidences possèdent toutes un jeu de paume. Le futur Charles X le pratique régulièrement. 

 La reine Mary, épouse du roi George V d’Angleterre, mais aussi Mohammed V du Maroc vouent quant à eux, une passion pour le tennis. Le tsar Nicolas II en raffolait ; Gustave V de Suède, 200 fois vainqueur de prix internationaux, en était fou.

 La voile a tissé des liens uniques avec Constantin de Grèce, médaillé d’or aux JO de Rome en 1960 et membre du CIO, Comité International Olympique. Les régates couronnent de succès Juan Carlos, champion du monde, et son fils le roi Felipe VI. Olaf V de Norvège occupa la première place du podium aux JO de 1928. 

 Le bobsleigh cher à Albert de Monaco, éminent sportif pratiquant bon nombre de disciplines, peut s’enorgueillir de cinq participations du prince aux JO. 

 Le marathon, quant à lui, est l’épreuve reine des Jeux olympiques et n’a pas encore trouvé son roi.   

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La reine Alexandra remet une coupe, JO de Londres en 1908 © Hulton Archive/Getty Images.