Un Trésor sauvé des flammes

Que savons-nous du « Trésor de Notre-Dame » ? Trois mots pour 2 000 objets uniques, pièces d’orfèvrerie et textiles liturgiques, qui forment l’impressionnante collection de la cathédrale.
Un Trésor sauvé des flammes

Ce que les révolutionnaires de 1791 réussirent à faire, le feu n’y est pas parvenu. Si le Trésor de Notre-Dame de Paris fut anéanti sous la Révolution, les objets les plus précieux furent sauvés de l’incendie de 2019 grâce aux pompiers, leur aumônier le père Fournier, Mgr Chauvet, alors recteur de la basilique, ou encore Laurent Prades, intendant de la cathédrale. Des objets inventoriés en 1343 et 1416, il ne reste rien. Oh bien sûr, il fut bien vendu ou fondu quelques pièces jusqu’en 1789, mais sans altérer ce qui comptait néanmoins parmi les plus riches de France.

Dès 1804, la remise de plusieurs Saintes Reliques de la Passion, préalablement conservées à la Sainte-Chapelle, marqua le début de la reconstitution du Trésor. Il y eut encore des dégradations lors des émeutes de 1830 et du sac de l’évêché l’année suivante. Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc sauvèrent ce Trésor en reconstruisant, dès 1849, la sacristie pour lui donner un aspect cohérent pour l’architecture, l’aménagement et l’orfèvrerie. Sa finalité était, et est encore, de préserver les objets précieux du culte et leur caractère sacré. Outre les objets servant à la célébration de la messe, le Trésor conserve les attributs propres aux évêques : mitres, crosses et anneaux, ainsi que des croix de procession, de nombreux crucifix, les vêtements liturgiques, sans oublier les reliquaires et les statuettes. Le bien le plus précieux reste sans doute le reliquaire de la Couronne d’épines, cette dernière étant à l’origine abritée dans l’admirable écrin qu’est la Sainte-Chapelle.

Le Trésor de Notre-Dame de Paris compte environ 2 000 objets uniques. Certains d’entre eux avaient été, dans les années 2000, repliés dans les réserves du musée Carnavalet, ce qui les a épargnés du sinistre. Transportés au Louvre, ils ont ensuite été mis en sécurité à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, dans les bâtiments du ministère de la Culture à Charenton-le-Pont et ne devront en sortir que pour intégrer un musée de Notre-Dame de Paris. On ne peut que se souvenir des paroles de Victor Hugo, le meilleur chantre de la basilique : « Sans doute, c’est encore aujourd’hui un majestueux et sublime édifice que l’église de Notre-Dame de Paris. Mais si belle qu’elle se soit conservée en vieillissant, il est difficile de ne pas soupirer, de ne pas s’indigner devant les dégradations, les mutilations sans nombre que simultanément le temps et les hommes ont fait subir au vénérable monument. »

Dans ce contexte d’année décisive pour Notre-Dame de Paris, le musée du Louvre mettra à l’honneur de sublimes reliques du Trésor à partir d’octobre 2023, comme un voyage à travers le temps ! 

Ne manquez pas de lire, ou relire notre billet sur : « Quand épée rime avec immortalité ».

Châsse de la Sainte Couronne d’épines dessinée par Viollet-le-Duc © Marc-Antoine Mouterde, Aleteia.