L’œuf de Pâques dans tous ses états

Pour nombre d’enfants et de chocolatiers, Pâques est associé aux œufs. Une tradition qui remonte à des temps très anciens, à l’origine et aux évolutions surprenantes.
L’œuf de Pâques dans tous ses états

La fête de Pâques est un événement majeur dans le christianisme et le judaïsme, lié à la résurrection du Christ et à l’Exode, hors d’Égypte, du peuple Juif, avec le passage de la mer Rouge. Il aura fallu bien des circonvolutions pour que la célébration de ces deux événements se termine par une chasse aux œufs en chocolat, dans les jardins de France et d’ailleurs…

 Un peu d’histoire… L’œuf, dans l’Antiquité, symbolise la fécondité et par extension le renouveau et la renaissance, une symbolique à laquelle l’Église n’est pas insensible. Elle interdit la consommation de ce riche aliment, dès le IIIe siècle, durant toute la période du Carême (interdiction levée au XVIe siècle). Mais les poules l’entendent d’une autre oreille et continuent de pondre.  L’habitude est alors prise, le jour de Pâques, de disposer sur la table de fête, les œufs pondus depuis 40 jours. Une abondance qui symbolisait la fin des privations. 

Au XVIIIe siècle, où l’usage du cacao se démocratisa, les chocolatiers inventèrent un mélange que l’on plaça à l’intérieur des œufs, vidés de leurs substances. Comme on expliquait aux enfants que les cloches partaient à Rome se faire bénir par le pape et qu’en revenant, le jour de Pâques, elles déposaient sur leur sillage les fameux œufs, naquit l’idée d’organiser une chasse aux œufs dans les jardins.

Ce ne fut pas la seule idée qui traversa la tête des hommes. Au XIXe siècle, à la cour de Russie, le tsar Nicolas II décide d’offrir à sa femme, pour célébrer le vingtième anniversaire de leurs fiançailles, un œuf de Pâques un peu particulier. Sa coquille blanche opaque, émaillée s’ouvre pour révéler un jaune d’or mat, qui contient lui-même une poule, de couleur or, qui s’ouvre également, laissant apparaître une réplique en diamants de la Couronne impériale ! Son créateur, le joaillier français, Pierre-Karl Fabergé, sera à l’origine de 54 pièces qui sont autant de chefs-d’œuvre.

Mais qu’il ait été en chocolat ou couvert de rubis, l’œuf de Pâques s’inscrit solidement dans la tradition populaire jusqu’à aujourd'hui. Des sculptures, parfois de mauvais goût et sans grand rapport, n'ont pas réussi à le détrôner dans les devantures des pâtisseries. Plus de 15 000 tonnes de chocolat auraient été vendues l’année dernière en France autour du week-end pascal… 

Ne manquez pas de lire, ou relire notre billet sur : « Un Trésor sauvé des flammes ».

Premier œuf de Fabergé © WK.